Le Lièvre et le Lévrier Claude-Joseph Dorat (1734 - 1780)

Deux Lièvres par un beau matin
Philosophaient dans un champ de luzerne.
Pourquoi, dit l'un, d'un ton presque hautain,
Faut-il qu'un animal rampant et subalterne
Depuis un si long tems nous mène un si grand train ?
C'est bien à tort qu'on le redoute ;
Je suis brave ou je le deviens.
Les chiens jusques ici nous ont mis en déroute ;
Moi, désormais, je cours après les chiens.

D'UN taillis à l'instant un Lévrier s'élance,
Et nos Lièvres de fuir ; mais surtout le Gascon.
On connaît plus d'un fanfaron
Lièvre, Dieu sait ! quand le péril commence.

Livre I, fable 13




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