« Arrête ; attends, de grâce, un moment, je t'en prie ;
Vois, l'ombrage est si frais, l'herbe si bien fleurie ! »
Entends-je chaque flot du ruisseau qui s'enfuit
Murmurer au flot qui le suit.
Petits flots, taisez-vous, vaines sont vos prières :
Irrésistiblement, loin du bord enchanté,
Tous vous courez mourir, l'un par l'autre emporté,
Comme s'en vont les flots des torrents, des rivières ;
Comme, en sa course, hélas ! souvent trouble, agité,
Va mourir chaque flot de mes jours qui s'écoulent
Rapides, comme vous l'un poussant l'autre, et roulent
Dans le gouffre sans fond, sans bord... l'Éternité.