Les Flots du Ruisseau Remacle Maréchal (1796 - 1871)

« Arrête ; attends, de grâce, un moment, je t'en prie ;
Vois, l'ombrage est si frais, l'herbe si bien fleurie ! »
Entends-je chaque flot du ruisseau qui s'enfuit
Murmurer au flot qui le suit.
Petits flots, taisez-vous, vaines sont vos prières :
Irrésistiblement, loin du bord enchanté,
Tous vous courez mourir, l'un par l'autre emporté,
Comme s'en vont les flots des torrents, des rivières ;
Comme, en sa course, hélas ! souvent trouble, agité,
Va mourir chaque flot de mes jours qui s'écoulent
Rapides, comme vous l'un poussant l'autre, et roulent
Dans le gouffre sans fond, sans bord... l'Éternité.

Livre I, fable 17




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