Dans l'ombre de la nuit, sous le fer homicide
D’un affreux bucheron, horriblement perfide,
Tomba le plus cher des lauriers;
L'amour, l’idole des guerriers.
Il voulait, disait-il, anéantir sa race.
Jupiter renversa ses desseins meurtriers,
Et punit du brigand la criminelle audace.
Au grand étonnement des peuples des hameaux,
Aux premiers jours d’automne, on vit naître, ô prodige!
Du tronc infortuné la plus brillante tige,
Qui fut, avec le temps, un arbre des plus beaux.
O dieux ! quelle réjouissance !...
Par décret de la Providence
Il devint roi des bois et des forêts,
Des bocages et des bosquets;
De ses aïeux il remplit l’espérance ;
Il respecta tes saintes lois ;
‘De son peuple toujours il écouta la voix.
On vit régner sous lui la-paix et l'abondance :
Tous les arts prirent leur essor.
Son siècle fut le siècle d'or.

Livre IV, Fable 28




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