Le Rossignol et la Serinette Théodore Lorin (19è siècle)

Un rossignol écoutait un enfant
Qui jouait de la serinette :
Avec attention, au son de l'instrument
Il accordait sa voix si brillante et si nette.
« Sur mon honneur, lui dit étourdiment
Un moineau qui passait, mon ami, je m'étonne
De te voir captivé par le chant monotone
De ce sot instrument, toi dont les doux accords,
Soir et matin, dans le bocage,
Excitent de si vifs transports »
« En cela, je me montre sage,
Reprit le rossignol ; grâces à ces leçons,
De ma voix je règle les sons.
L'ignorant est le seul, puisqu'il faut te le dire,
Qui, croyant tout savoir, dédaigne de s'instruire. »

Livre IV, Fable 19




Commentaires