Une Abeille, dès le matin,
Après avoir sucé mille fleurs d'un parterre,
Revolait vers sa ruche avec force butin.
Un Frelon la rencontre, et, lui faisant la guerre,
Lui dit : Insensée ! où vas-tu ?
Au travail, n'est-ce pas ? te vaut-il un fétu ?
A quoi bon prendre tant de peine
Pour les menus plaisirs d'une indolente reine ?
Travaille pour toi seule, et ce sera tout gain.
Voilà ce que je te conseille.-
L'autre lui répondit : Tu me prêches en vain :
Ce qui ne tourne pas au profit de l'essaim
Ne peut être utile à l'Abeille.