Certaine carpe encor vivante
Dans la poêle un jour fit le saut,
Dans la poêle où grondaient les flots d’une huile ardente ;
Le bain lui parut un peu chaud.
La voilà qui combat, s’agite, se tourmente ;
Il faut la voir vingt fois se replier ;
Sa queue, en bondissant, bat la vague écumante
De l’huile, qui jaillit au front du cuisinier.
La douleur croît, et la pauvrette encore,
Par de nouveaux efforts luttant et sautillant,
S’élance, et tombe en frétillant.
Dans un brasier qui la dévore.
Au malheur qui va redoublant,
L’homme bien souvent fait la guerre ;
Vains efforts ! c’est un nœud coulant
Il veut le rompre, il te resserre.





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