Un pélican célibataire
Crut entendre un écho gémir au fond d’un bois.
« Parricide, criait la voix,
Qu’as-tu fait du sang de ton père ? »
Il songea que son père, étant près de mourir,
S’était saigné pour le nourrir ;
Le remords s’empara du rêveur solitaire.
Chez la cigogne il s’en alla,
Et de ses chagrins lui parla.
La cigogne est, dit-on, l’oiseau de la famille :
Aux toits son nid porte bonheur ;
Elle attire au foyer qui brille
L’innocence et la paix du cœur.
Elle dit doucement : - Pélican, mon compère,
Prends une compagne, il est temps.
Débiteur du sang de ton père,
Tu dois le rendre à tes enfants.
S’il n’est un sacrifice héroïque et sublime,
Le célibat devient un crime.
Les soins de nos parents sont leur âme et leur sang,
Que sur nos premiers jours le ciel fit se répandre ;
A d’autres nous devons les rendre.
C’est un devoir sacré qu’on accepte en naissant.
Symbole 24 :
Le célibat peut être un sacrifice héroïque ou un crime contre la société.
Il est un sacrifice héroïque chez ces nobles filles de saint Vincent de Paul qui renoncent aux douceurs de la famille particulière pour être les mères de la famille universelle.
Il est un crime chez ces égoïstes célibataires qui craignent les devoirs qu’impose le mariage et qui se vouent à la débauche stérile.
Demander le mariage des prêtres, c’est demander l’abolition du sacerdoce chrétien.
Un ministre protestant est un honnête bourgeois qui préside une assemblée religieuse, ce n’est pas un prêtre.
Pour que l’orphelin puisse avec confiance appeler le prêtre mon père, il ne faut pas que le prêtre ait des enfants à lui.
Il est le père des enfants de Dieu.
Son célibat est sublime, parce qu’il se transforme par l’abnégation personnelle en une immense paternité.
Le pélican qui se saigne pour ses enfants est le symbole du Christ et le Christ est le modèle du prêtre.