La Sentinelle Fables Chinoises

Dans chaque bande d’oies sauvages, c’est la plus petite et la plus vive qui remplit la fonction de sentinelle la nuit pendant que ses sœurs reposent. Elle se tient sur ses gardes, et au moindre bruit, elle lance un strident cri d’alarme et la bande s’envole dans un grand bruissement d’ailes.
À la longue, les chasseurs concurrent un plan pour déjouer la vigilance de la sentinelle. Ils repérèrent d’abord l’endroit où les oies sauvages s’arrêtent ; étalèrent un énorme filet et se cachèrent dans des replis de terrain aux alentours.

À la tombée de la nuit, les oies s’installèrent pour dormir. Les chasseurs, au milieu de la nuit, allumèrent des torches.

Aussitôt la sentinelle lança l’alarme. Les chasseurs éteignirent leurs torches. Les oies sauvages, le premier émoi passé, ne voyant aucune trace de danger, ne tardèrent pas à se rendormir.

Trois fois les chasseurs recommencèrent leur jeu, trois fois la sentinelle donna l’alarme, trois fois ses compagnes, réveillées en sursaut, ne découvrirent aucun indice de danger: Alors, elles jugèrent que la sentinelle ne connaissait pas son affaire, avant d’aller se rendormir une troisième fois, elles lui donnèrent de grands coups de bec.

Après un moment d’attente, les chasseurs rallumèrent leurs torches. Cette fois, la sentinelle se tient coite. Dans le silence, les chasseurs s’approchent avec leur filet et capturent plus de la moitié de la troupe.

Jing Wenzi (Giuvres de Jing Wen), par Song Ji (998-1061).




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