Deux enfants riaient de leur ombre ;
C'était alors qu'à son déclin,
La nuit fuyant avec son voile sombre,
Venait de faire place au soleil du matin.
Comme nous sommes grands ! que cette ombre portée
S'étend au loin ! et véritablement
Que par elle seulement
Notre taille est représentée !
Tel de ces deux enfants était l'aveuglement !
Dans leur innocente ignorance,
Chacun déjà ne se croit plus petit.,
Ne sachant pas encor quelle est la différence
D'un point contraire à celui du zénith.

Que dans le monde., à des erreurs semblables
Se livrent ceux pourtant qui ne sont plus enfants !
Sur tout, sottement incapables,
Qui par leur ombre se croient grands.

Livre IV, fable 3




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