Le Bosquet et les Canards Saint-Joseph

Au milieu d'un Bosquet tout émaillé de fleurs,
On voyait un bassin de l'onde la plus pure :
On eût dit un boudoir orné par la nature ;
L'air était embaumé de suaves odeurs ;
Des prés riants, des massifs de verdure,
Du Rossignol les chants mélodieux,
Tout récréait l'esprit et captivait les yeux.
La maîtresse du lieu, que ce séjour enchante,
S'avise un beau matin,
Pour animer le tranquille bassin,
D'y lâcher des Canards à la plume éclatante.
Hélas ! ces hôtes destructeurs
Ont saccagé bientôt et les prés et les fleurs,
Attaquent le bourgeon et font périr la plante.
Le ravissant Bosquet ne fut plus qu'un désert.

Contentons-nous du bien ; puis, autre conséquence,
Ne nous laissons gagner par flatteuse apparence ;
Des instincts, des penchants ayons bien connaissance,
C'est à quoi le monde nous sert.





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