L'Aigle et son Instituteur Franz Hermann Lafermière (1737 - 1796)

Un Roi, dans sa Ménagerie,
Faisait élever un Aiglon, '
À l'ongle pointu, noir et long,
Au bec retors, à la mine hardie,
Tel en un mot qu'avec le temps
Il eût pu porter dans sa ferre
Le foudre que sur les Titans
Lança le Maître du tonnerre,
L'Oiseau Royal, commis aux foins
De plus d'un surveillant, habile
A prévenir tous ses besoins,
Prospérait dans ce noble asyle.
Il était déjà vigoureux,
Et fort avancé pour son âge,
Lorsqu'un jour certain curieux
Vint l'examiner dans sa cage.
Le Naturaliste, à l'aspect
De l'Oiseau terrible et sublime,
Était saisi de ce respect
Que le plus fort au faible imprime.
A celui qui fait les honneurs
De l'Aigle de la grande espèce
Notre Philosophe s'adresse,
Veut savair quelles font ses mœurs,
A quel exercice on le dresse.
C'est moi, lui dit son Conducteur,
Que l'on a chargé de l'instruire,
Et qui fuis son Instituteur.-
» En ce cas, voulez-vous me dire
» Ce qu'on apprend au fier Oiseau ?

Il apprend à dire : JACO.

Fables et contes dédiés a Son Altesse Impériale Monseigneur le Grand Duc, Livre II, Fable XX




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