Les deux Singes et le Masque Honoré Antoine Richaud-Martelly (1751 – 1817)

Un Singe saluait un Masque, en s'écriant :
Je n'ai rien vu de si beau dans le monde !
Sa bouche est si vermeille et son œil si riant !
Toujours révérence profonde,
En s'approchant tout doucement.
Autour du faux visage il commence sa ronde ;
Mais pour le coup change de ton,
En ne voyant qu'un Masque de carton.
Un autre Singe passe et lui dit : Ah ! mon frère,
Votre air confus me dit ce qui vous a trompé :
Comme vous, certain jour, je fus bien attrapé ;
Mais d'une autre manière.

Sur un banc de gazon je me tenais debout :
Gens de la ville étaient assis sous ces feuillages ;
Je crus voir des Masques partout,
Et partout c'était des visages.

Livre I, fable 15




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