Le Cerf et la Brebis J-M Henri Tinténiac (17?? - 1805)

Le cerf, accompagné d’un loup,
Réclame à la brebis le prêt d’un boisseau d’orge.
Celle-ci, se voyant le couteau sous la gorge,
Sans être aucunement préparée à ce coup,
Mais redoutant du loup la terrible présence,
Et n’ayant aucune défense,
Quoiqu’elle ne dût rien, avoua prudemment,
Et l’on prit jour pour le paiement,
Le jour venu, le cerf, au rendez-vous fidèle,
La somme de tenir sa parole, mais elle,
Lo voyant seul, lui dit, on riant aux éclats :
Tu peux bien te fouiller *, je ne te paierai pas,
Je ne crains plus ici du loup la dont cruelle,
Va, je ne te dois rien ; je me moque de toi,
Tu poux recourir à la loi.

Une obligation qu’on arrache par force
Ou par la ruse ou par l’amorce
Ne vous oblige en rien ; ou bien par un voleur
A vous faire duper vous mettez votre honneur.





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