Le Nain et le Géant Jean-Louis-Marie Guillemeau (1766 - 1852)

Monté sur le dos d'un géant,
Un nain voyait plus loin que le géant lui- même ;
De là le petit sot, d'un air impertinent,
En louant longuement son mérite suprême,
De son soutien rabaissait le talent ;
Sans mon secours, lui dit alors cet homme,
Ce qui fait ton orgueil s'écroulerait soudain ;
Car tu n'es, ne seras en somme
Jamais qu'un pauvre petit nain.

Tel se croit un homme admirable
Qui n'est au fond, le plus souvent,
Qu'un nain monté, comme dans cette fable,
Sur les épaules d'un géant.

Livre IV, fable 14




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