Éventail Léon Riffard (1829 - ?)

D'un coté, c'est la mer, non plus la mer immense,
Solitude sans borne où fourmillent les flots :
La terre qui finit, l'Océan qui commence,
Se mêlent dans la lame au milieu des îlots.
Ilots noirs et vivants, où foisonne la moule;
Où le crabe s'embusque au milieu du varech ;
Où l'étaile de mer, qu'y dépose la houle,,
Colle ses rayons d'or sur les rochers à sec.
Tout est muet, désert, pas une trace humaine !...
Je me trompe : un signal dressé sur un massif
Avertit les bateaux que la liquide plaine
Est plus sûre pour eux que ce sombre récif,
Sur l'autre face rit un charmant paysage :
Des saules, des peupliers au milieu des roseaux ;

Et des buissons en fleurs dont la légère image
Se profile à la-fois dans l'air et dans les eaux !
Ici c'est le printemps. Un rayon de lumière
S'éparpillé gaiement dans les massifs feuillus ;
Glisse le long des troncs, et baigne la clairière
De tons clairs et moelleux, adroitement fondus.
Au fond, sur la colline, une antique chapelle,
Dont le double clocher a défié le temps,
Mêle de l'infini l'image solennelle
Aux mobiles tableau de la mer de des champs.

LÉGENDE

Enfant, loin des écueils de la folle jeunesse
Peut-être croyais-tu, sur ces bords plus heureux,
Trouver enfin le port de l'humaine sagesse.
Espoir d'un jour ! il faut lever plus haut les yeux !

Livre III, Fable 9




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