Fier de ses fleurs, un amandier
Disait autrefois au mûrier :
— Je revis avec la nature ;
Souvent même je la préviens.
De tous les fruits, les premiers sont les miens.
Quant à toi, paresseux, l’été seul te procure
De lentes fleurs, une lente verdure. —
— Mes fruits, dit le mûrier, sont tardifs, j’en conviens ;
Mais des frimas ils méprisent l’injure.
Que le Nord souffle, adieu les tiens. —
Ami, de tous les biens
Le plus grand est celui qui dure.