Une tourterelle inquiète
De l'absence de son époux,
L'appelant des noms les plus doux,
A l'embrasser déjà s'apprête,
Quand elle tombe, par malheur,
Dans les filets d'un oiseleur,
Qui l'enferme au fond d'une cage.
Qu'on se figure son chagrin !
« Quel est, dit-elle en son langage,
Ah ! quel est mon fatal destin !
Las ! si je souffrais seule encore !
Mon pauvre époux, il va mourir !...
Objet de ses soins, dès l'aurore,
Je n'ai connu que le plaisir !
L'amour remplissait notre vie !
Viens, ô mort ! désormais,
Seule tu causes mon envie...
— Que dis-tu ? non, jamais !
Répondit une voix amie.
— Quoi ? cher époux ! — Va, je t'en prie !
Souffre un peu de douleur ;
Nourris ton âme d'espérance....
Par elle, du bonheur
Qu'on attend l'on jouit d'avance. »