Le Mari désobligeant Prosper Wittersheim (1779 - 1838)

« Ah ! regardez, mon cher époux,
Dites, mais soyez vrai, comment me trouvez-vous ?
— Comme hier. — Insolent ! voyez donc ma toilette
Ce chapeau magnifique est de vingt fleurs paré;
Lis, pensée, épis d'or, modeste violette,
Brillante rose, enfin, tout, soyez assuré,
Tout y joint la richesse au hou goût ; il n'existe,
Certes, pas un pareil ; la meilleure modiste
S'en est fait une étude au moins de quinze jours.
Puis ces brillants montés à jours,
Première eau... ce voile... ces dentelles
D'un genre tout nouveau... ce dessin gracieux !
Ce cachemire précieux,
De mille écus au moins... Ces étoses nouvelles,
Vous ne voyez pas tout cela ?
Cette tournure... et puis... Come vous restez là !
Que manque-t-il à ma parure ?
- À peu près tout. - Quoi donc ? - Une belle figure. »

La jolie et simple nature
L'emportera toujours
Sur les plus beaux atours.

Livre I, fable 8




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