« Riche des dons de la nature,
Vous êtes toujours belle, et toujours sans parure,
Plus vous êtes simple et sans fard,
Plus vous avez d'attraits, plus je vous trouve aimable ;
Moins vous montrez d'esprit, moins vous employez d'art,
Et plus vous êtes adorable.
Le grand monde, qu'en le fuyant
Vous craignez, perd à ne pas vous connaître.
De vous-mème, en tous lieux, toujours vous déliant,
Pourquoi, quand pour briller vous n'avez qu'à paraître,
Cacher tant de vertus, et ces attraits vainqueurs ?...
— Ne plaise à Dieu que je sois si parfaite !
Des femmes, contre moi, j'exciterais les cœurs ;
Leur haine me suivrait au fond de ma retraite ;
Il n'est entre elles nul concours :
Rivales trop souvent, et jalouses toujours,
Pour le moindre avantage elles sont désunies ;
Si je les éclipsais, je n'aurais plus d'amies. »