Un chat dormait : souriceaux de trotter,
De s'ébattre, de caqueter.
« Mes chers enfants, un peu plus de prudence,
De tranquillité, de silence,
Leur dit tout bas une vieille souris,
Que cent dangers courus, plus encor que son âge,
Rendaient méticuleuse et sage.
Gardons de réveiller par notre bavardage
Le plus cruel de tous nos ennemis.. »
« Quoi ! lui répondit-on, est-il de la justice
Qu'après tant d'horribles méfaits,
D'un doux sommeil, du repos, de la paix,
Un pareil scélérat jouisse ? »
« Oui, chères sœurs ; quelquefois des méchants
Le ciel, dans sa bonté, semble ignorer les crimes,
Et verse le sommeil sur les yeux des tyrans,
- Pour laisser dormir leurs victimes. »