J'ai lu jadis que les marmottes
Dans leurs trous passent les hivers,
Et dorment là, comme des mottes,
Sans s'inquiéter de l'univers,
Laissant à l'Éternel le soin de faire vivre
Les germes engourdis par le souffle du Nord,
Et, dans le ciel brumeux, les nuages se suivre.
Leur sommeil ressemble à la mort ;
Mais, quand les coteaux s'ensoleillent,
Quand refleurissent les lilas
Encore poudrés à frimas,
Aussitôt elles se réveillent,
Dansent, s'embrassent, font l'amour,
En saluant le Dieu du jour.
Après la nuit revient l'aurore,
Après l'hiver revient l'été,
La neige fond, le ciel se dore,
Symbole de l'Éternité.
Ainsi l'ordonne la nature,
Rien ne limite son pouvair,
Le néant est une imposture.
En vous quittant, amis, je vous dis au revoir.