Un jour, Yanzi, premier ministre du royaume de Qi sortit en voiture. Au moment ow son attelage passait devant la maison de son cocher, la femme de ce dernier, épiant par les fentes de la porte, vit son mari qui, installé sous le grand dais, faisait claquer son fouet d’un air triomphant, visiblement tout gonflé de son importance.
Quand le cocher fut de retour chez lui, sa femme lui déclara qu’elle voulait le quitter. Abasourdi, il lui demanda la raison d’une telle décision.
— Yanzi est le premier ministre de Qi, lui répondit-elle, il jouit d’une grande réputation. Aujourd’hui je l’ai vu passer, il était assis dans sa voiture, le maintien modeste, nullement préoccupé de se donner des airs. Tandis que toi, qui après tout n’es qu’un cocher, tu jouais les grands personnages. C’est pourquoi, je ne veux plus vivre avec toi.
À partir de ce jour les manières du cocher changèrent complètement, il devint d’une modestie exemplaire.
Frappé de ce changement subit, le ministre s’en fit expliquer la cause.
Il en conçut de l’estime pour cet homme qui avait su se corriger avec une telle promptitude et le présenta au roi pour qu’il le nommât a un poste officiel.