À vous former et vous instruire.
Vous me verrez avec sécurité
Constamment vous ouvrir mon âme,
Et vous tracer en traits de flamme
Vos devoirs et la vérité.
Heureux ! si, différent de ces rois qu'on encense,
« Avant de l'avoir mérité,
L'exil n'est pas ma récompense.
Dans leurs entretiens bien fréquents,
Un jour le roi lui dit : mon grand système
Est de pouvair apprécier moi-même
Mon corps et mon esprit, mon cœuret mes talents.
L'âme se peint sur la figure,
On dit de ce côté qu'il ne me manque rien.--
« On vous trompe, je vous assure,
Sire, sans être mal, vous n'êtes pas très-bien.
On trouve ma taille admirable,
On vante ma légèreté.
La seconde surprend, la première est passable :
Mais il vous manque encor la flexibilité
Qui la rend plus recommandable.
-- Et mon esprit ? « Sire vous en avez.
Pour le faire valoir il vous faut de l'étude,
Cependant vous la négligez :
La paresse est en vous un défaut d'habitude. »
--Et les talents ? -- « C'est là que vous brillez.
Votre voix est flexible et tendre,
Vous dansez on ne peut pas mieux ;
Sur le coursier le plus fougueux
À peine vous voit- on ou monter ou descendre ;
Armé d'un tube meurtrier,
Votre adresse fait du ravage,
Et dans les bois l'animal carnassier
Lorsque vous paraissez, devient votre partage...
Pour rendre vos peuples heureux,
Ces avantages là ne vous serviront guère ;
Il s'agit de combler leurs vœux,
Il s'agit à jamais de vous montrer leurpère. »
Etle cœur ? <
Vous le prouvez en m'écoutant,
Et vous vous comportez en ce jour comme un sage.