La Corneille et la Colombe J-M Henri Tinténiac (17?? - 1805)

Toi qui possède un bien on un plus grand mal tombe.
Une corneille un jour vint voir une colombe
Et la félicita, par pure honnêteté,
De sa grande fécondité,
Lui permettant de faire éclore
Des petits tous les mois. “Ne me rappelez pas,
Dit l’autre, ce que je déplore,
Qui me cause un chagrin pire que le trépas.
Que me sert d’être si féconde ?
Les petits que je mets au monde
Ne naissent pas pour eux ni pour leur mère, hélas !
Aussitôt nés, un maître avare,
Pour s’en enrichir, s’en empare. ”

C’est ainsi que souvent, chez les pauvres humains,
Ceux qui vivent dans l’esclavage
Dans leur fécondité ne trouvent que chagrins,
Dans leur misère heureux s’ils évitent l’outrage.





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