La Mouche et le Miroir ardent Le Marchant de Viéville (17?? - 18??)

Autour d'un beau miroir ardent
Une Mouche volait : elle trouvait plaisant
D'y voir sa petite figure
Vingt fois plus grosse en se mirant.
Tout-à-coup le soleil éclaire la nature.
Par le miroir ses rayons réfléchis
Forment un feu difficile à décrire.
Elle veut voir, elle approche, elle admire
Le point où les rayons se trouvent réunis.
La Mouche n'était pas savante,
Les effets du Miroir n'en étaient pas connus ;
Elle voltige en imprudente,
Vient raser le foyer, et la Mouche n'est plus.
D'un enfant curieux cette Mouche est l'emblème:
Il touche à tout, il veut tout voir ;
Mère, veillez sur lui du matinjusqu'au soir,
Ou bien vous le verrez se détruire lui-même.

Livre I, fable 5




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